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Celles qu’on regarde mais qu’on ne connaît pas. Aux Sables-d’Olonne, dans l’ombre dorée de La Chaume ou sous les platanes de La Rudelière, il y a Fatima, Samira, Leïla. Elles traversent la place, foulard coloré, sourire timide, zhar dans les yeux. On les croise au café du coin, là où le thé à la menthe fume et où les voix du bled se mêlent au bruit des vagues. Ici, la hchouma, c’est de ne pas saluer, de ne pas tendre la main. Wallah, il suffit d’un bonjour, d’un regard franc, pour que la rencontre ait lieu. Les femmes maghrébines, on croit les connaître, mais c’est dans ces lieux communautaires, entre deux éclats de rire et un parfum de coriandre, qu’on découvre leur force, leur douceur, leur histoire. Aux Sables, la vraie rencontre, c’est celle du cœur, loin des clichés.

Les Sables-d'Olonne
Celles qu’on regarde mais qu’on ne connaît pas.
Aux Sables-d’Olonne, la mer a la couleur du ciel, et parfois celle des souvenirs du bled. Ici, dans les rues de La Chaume, les volets claquent sous le vent salé, et les voix s’élèvent, portées par l’accent de là-bas, mêlées au parfum du thé à la menthe. On croit tout savoir sur ces femmes qui traversent la place, foulard noué ou cheveux libres, mais wallah, on ne sait rien de leur histoire.
Dans les cafés de La Rudelière, la vie s’écoule lentement, entre deux parties de dominos et les rires qui fusent en arabe. Les hommes parlent fort, mais ce sont les femmes qui tiennent la baraque. Elles arrivent en groupe, enfants accrochés à leurs jupes, ou seules, le regard droit, la démarche décidée. Elles commandent un café, un thé, un jus d’orange, et s’installent, tissant entre elles des fils invisibles, solides comme la laine des tapis du bled.
Tu veux les rencontrer, toi qui cherches à comprendre, à aller au-delà des regards furtifs. Mais ici, la rencontre n’est jamais un hasard, c’est le zhar, la chance, qui décide. Il faut du temps, de la patience, et surtout du respect. Hchouma de venir avec des idées toutes faites, de croire que tout s’achète ou se conquiert. Les femmes maghrébines des Sables-d’Olonne ne se dévoilent pas à la première question, ni au premier sourire. Elles observent, testent, puis, si tu es sincère, elles t’ouvrent la porte de leur monde, avec pudeur et fierté.
Dans les lieux communautaires, entre deux ateliers de cuisine ou une réunion d’asso, elles parlent de tout : des galères, des enfants, du travail, des rêves qui tiennent debout malgré tout. Elles se soutiennent, se relèvent, rient fort pour ne pas pleurer. Parfois, elles t’invitent à partager un couscous, à écouter une histoire, à comprendre ce que veut dire être femme ici, loin du bled mais jamais sans lui.
Alors, si tu veux vraiment les rencontrer, oublie les clichés, laisse tomber les fantasmes. Viens avec ton cœur, tes questions, et surtout ton humilité. Ici, la mer ne ment pas, et les femmes non plus. Ce sont des battantes, pas des fantasmes.