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Ces filles qu’on croise en bas de la cité, à Kercado ou Ménimur, elles ont ce truc qui rappelle la chaleur du bled, même sous la pluie bretonne. Wesh, ici à Vannes, on se tchek le matin avec un « sbah lkhir » qui résonne entre les tours, et on sent que les tabous de nos darons s’effritent doucement. La nouvelle génération, elle ose : les regards se croisent, les sourires s’échangent, et parfois, une histoire commence, halal ou pas, mais toujours vraie. Rencontrer une femme maghrébine à Vannes, c’est partager un bout de nostalgie, entre le thé à la menthe et les galettes-saucisses du marché. On se reconnaît dans les mêmes rêves, les mêmes galères, et on avance ensemble, loin des clichés. Ici, l’amour se construit à petits pas, dans la lumière dorée des fins d’après-midi sur le parking, là où tout commence.
Ces filles qu’on croise en bas de la cité, elles ont ce truc dans le regard, un mélange de défi et de douceur, comme si elles portaient sur leurs épaules tout le poids des traditions et la légèreté de la jeunesse. À Vannes, entre les tours de Kercado et les allées de Ménimur, la vie a une odeur de pain chaud, de menthe fraîche et de bitume mouillé. Ici, la diaspora maghrébine a planté ses racines, et les enfants de la deuxième génération, comme moi, marchent entre deux mondes, tchek à la main, sourire en coin, sbah lkhir à la bouche.
Je me souviens des après-midis d’été, quand les volets restent mi-clos pour garder la fraîcheur, et que les filles descendent en bas, voilées ou cheveux au vent, baskets blanches et regards francs. Elles parlent fort, rient encore plus fort, et dans leurs éclats, on sent que les tabous d’hier s’effritent doucement. Wesh, elles ne se cachent plus pour rêver, pour aimer, pour choisir. Les parents, parfois, froncent les sourcils, mais la nouvelle génération a décidé de tracer sa route, halal ou pas, à sa manière.
Rencontrer une femme maghrébine à Vannes, ce n’est plus comme avant. Les codes changent, les frontières s’effacent. On se croise au marché de Ménimur, on se retrouve au city stade de Kercado, on échange des regards complices dans les bus qui filent vers le port. Les discussions glissent du dernier match de foot à la dernière série Netflix, des souvenirs du bled aux rêves d’avenir. Les filles n’attendent plus qu’on vienne les chercher, elles avancent, elles choisissent, elles osent.
Il y a encore des secrets, des peurs, des murs à faire tomber. Mais dans les yeux de cette génération, je vois la promesse d’un amour qui ne se cache plus derrière les rideaux tirés. Même dans l’ombre, l’amour trouve sa lumière.