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Les femmes arabes de Angers n’attendent plus. Dans les rues vivantes de La Roseraie ou sous les platanes de Monplaisir, leur parole s’est libérée, khouya. Ici, la pudeur n’empêche plus la force : elles avancent, fières, entre traditions et rêves nouveaux. Parfois, au détour d’un café, une discussion commence, simple, sincère, loin des regards chelous. À Belle-Beille, je croise ces femmes, meskina parfois, mais toujours debout, avec cette baraka qui fait tenir nos familles. Rencontrer une femme maghrébine à Angers, c’est accepter d’écouter, de partager, de se laisser toucher par une histoire qui ne demande qu’à s’écrire à deux. Dans cette ville, la rencontre n’est plus un secret : elle est un souffle, discret mais puissant, qui traverse nos quartiers et nos cœurs.
Les femmes arabes de Angers n’attendent plus.
Je le vois chaque jour, khouya, dans les rues de La Roseraie, sur les bancs de Monplaisir, dans les cafés discrets de Belle-Beille. Ici, les regards ne se baissent plus comme avant, ou alors juste par pudeur, jamais par peur. Les femmes musulmanes de ma ville, elles ont appris à parler, à dire ce qu’elles veulent, ce qu’elles ne veulent plus. Ce n’est pas une révolution bruyante, c’est une force tranquille, une baraka qui circule entre elles, dans leurs mots, dans leurs silences aussi.
Parfois, je croise une voisine, une meskina au sourire doux, qui me raconte comment elle a osé dire non, comment elle a osé dire oui. Dans les halls d’immeubles, les discussions s’étirent, les langues se délient. Les femmes de chez nous n’attendent plus qu’on vienne leur dire comment vivre, comment aimer. Elles se racontent, elles s’écoutent, elles se soutiennent. C’est chelou, peut-être, pour ceux qui n’ont pas grandi ici, mais pour moi, c’est la plus belle des normalités.
Si tu cherches à rencontrer une femme maghrébine à Angers, sache que tu ne trouveras pas une ombre docile, mais une lumière qui s’affirme. Elles ont appris à se tenir droites, à ne pas s’excuser d’exister, à aimer leur foi, leur culture, leur liberté. Elles ne cherchent pas à plaire, elles cherchent à être comprises. Ici, la parole s’est libérée, doucement, sans bruit, mais avec une force qui ne trompe pas.
Elles ont le droit d’aimer comme elles sont.