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Et si le kif passait par un regard sincère ? À Quimper, dans les tours de Kermoysan ou les ruelles de Penhars, la mixité c’est un rêve qu’on raconte au bled, mais ici, wallah, c’est souvent contrarié. Les regards se croisent, parfois se fuient, hchouma oblige, surtout quand tu cherches à rencontrer une femme maghrébine. Le zhar, c’est pas donné à tout le monde. Les daronnes veillent, les grands frères aussi, et la rumeur va plus vite que le tram. Pourtant, entre deux éclats de rire sur un banc, un sourire peut tout changer. Ici, l’amour se planque derrière les murs tagués, il avance masqué, timide mais tenace. Quimper, c’est pas Paris, mais dans la chaleur des quartiers, la sincérité finit toujours par percer, même si la mixité, elle, doit encore se battre pour exister.
Et si le kif passait par un regard sincère ? Je me pose la question en traînant mes baskets du côté de Kermoysan, là où les tours dressent leur silhouette fatiguée contre le ciel breton. Ici, la pluie a le goût du bled, parfois, quand elle tape sur les carreaux et que les daronnes font chauffer le thé à la menthe dans les cuisines. Quimper, c’est pas Paris, mais dans les halls, les rêves sont les mêmes : un peu de zhar, un peu d’amour, et beaucoup de respect.
Tu cherches à rencontrer une femme maghrébine, tu dis ? Frère, c’est pas Tinder qui va t’aider. Ici, la mixité, elle se heurte à des murs invisibles, plus solides que le béton des HLM. Les regards se croisent, parfois s’accrochent, mais la hchouma veille, tapie dans les non-dits. Les darons surveillent du coin de l’œil, les grands frères aussi. À Penhars, les bancs sont occupés par des anciens qui parlent du bled, des petits qui rêvent d’ailleurs, et des filles qui avancent, fières, entre deux mondes.
Wallah, c’est pas facile. Les codes sont là, hérités des parents, renforcés par la peur du qu’en-dira-t-on. Mais si tu viens avec du vrai, sans jouer un rôle, tu verras que les sourires s’ouvrent, que les discussions s’étirent sous les lampadaires, entre deux éclats de rire et trois vannes en arabe. Ici, on aime les gens entiers, ceux qui respectent, qui écoutent, qui savent que la mixité, c’est pas un fantasme, c’est un combat du quotidien.
Parfois, je me dis que la ville elle-même hésite, entre ses racines bretonnes et ses parfums d’ailleurs. Mais dans les cages d’escalier, les histoires se racontent, les frontières se brouillent, et l’espoir s’invente à chaque coin de rue. Faut juste oser regarder, parler, sans juger. C’est là que tout commence.
Les vrais récits ne sont pas sur Netflix, ils sont ici.