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L’amour au milieu des préjugés, c’est vouloir rencontrer une femme maghrébine à Aix-en-Provence et sentir le poids de la daronne sur chaque choix. Ici, entre Encagnane et Jas de Bouffan, les regards jugent vite, même entre s7ab. Smahli, mais parfois j’étouffe entre les traditions qu’on m’a inculquées et ce désir m3aya d’aimer librement, sans rendre de comptes à la famille ou au quartier. À Beisson, on se croise, on se sourit, mais on n’ose pas toujours aller plus loin, de peur que les rumeurs remontent jusqu’à la maison. Pourtant, je rêve d’une histoire simple, sans devoir choisir entre respect des miens et mon envie d’avancer. Peut-être qu’un jour, dans une ruelle d’Aix, je croiserai celle qui comprendra ce tiraillement, et qu’on pourra, ensemble, écrire notre propre tradition.
Aix-en-Provence
Je m’appelle personne, ou plutôt, je préfère rester anonyme. Ici, à Aix-en-Provence, on croit souvent que tout est pastel, que la vie coule tranquille entre les fontaines et les terrasses du centre-ville. Mais si tu pousses un peu plus loin, vers Encagnane, Jas de Bouffan ou Beisson, tu sens tout de suite une autre ambiance, plus brute, plus vraie. C’est là que j’ai grandi, entre les tours, les rires des s7ab et l’odeur du thé à la menthe qui monte des fenêtres ouvertes.
Je sais pourquoi tu lis ces lignes. Tu cherches à rencontrer une femme maghrébine, ici, à Aix. Je te comprends, wallah, c’est pas simple. Parce qu’ici, l’amour, c’est pas juste une histoire de regards échangés à la fac ou sur un banc du Parc Jourdan. C’est tout un jeu d’équilibre entre ce que la daronne attend de toi, ce que la famille surveille du coin de l’œil, et ce que toi, au fond, tu voudrais vivre, m3aya, sans masque.
Moi aussi, j’ai connu cette tension. Tu veux plaire, tu veux respecter, tu veux t’émanciper, mais tu portes sur le dos le poids des traditions. Smahli, mais c’est pas facile de présenter une fille à la maison, surtout si elle ne coche pas toutes les cases du bled. Ici, dans nos quartiers, les rumeurs vont plus vite que le tram. Un sourire dans la rue, un message sur Insta, et tout le monde croit savoir ce que tu fais, qui tu fréquentes. Parfois, j’ai l’impression que l’amour chez nous, c’est comme une porte entrouverte : tu vois la lumière, mais tu n’oses pas toujours entrer.
Pourtant, les femmes maghrébines d’Aix, elles sont fortes. Elles jonglent entre les études, le taf, la pression familiale, et leur envie de liberté. Elles veulent aimer, rire, sortir, mais sans décevoir ceux qui les ont élevées. C’est un vrai courage, que peu de gens voient. Moi, je les admire, même si parfois je me sens impuissant face à leurs doutes, leurs peurs, leurs rêves qu’elles murmurent à demi-mot.
Si tu veux vraiment rencontrer une femme maghrébine ici, commence par comprendre ce tiraillement. Respecte-le. Ne viens pas avec des clichés ou des attentes toutes faites. Sois sincère, humain, prêt à écouter plus qu’à parler. Parce qu’ici, l’amour se construit lentement, entre deux cultures, deux mondes, deux cœurs qui cherchent à se comprendre.
La rue est dure, mais les cœurs y battent fort.