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Celles qu’on regarde mais qu’on ne connaît pas. À Troyes, khouya, c’est tout un art de croiser une femme maghrébine, de la deviner derrière le voile ou le sourire timide, surtout à La Chapelle-Saint-Luc ou aux Chartreux. Avant, c’était chelou d’aller vers elles, les anciens disaient « hchouma », mais la nouvelle génération, elle s’en fout des tabous. On se parle au marché, on se croise à Pont Sainte-Marie, et parfois, la baraka fait le reste. Les regards deviennent des discussions, les silences se brisent autour d’un café. Meskina celle qui pensait devoir rester dans l’ombre, aujourd’hui elle s’affirme, elle choisit. Ici, les histoires d’amour se construisent entre traditions et envies de liberté. À Troyes, rencontrer une femme maghrébine, c’est possible, c’est même devenu normal. Les murs tombent, et nos cœurs aussi.
Celles qu’on regarde mais qu’on ne connaît pas.
Dans les rues de Troyes, entre les briques rouges de La Chapelle-Saint-Luc et les tours fatiguées des Chartreux, il y a des regards qui se croisent sans jamais vraiment se rencontrer. Je marche souvent le soir, capuche sur la tête, mains dans les poches, et je vois ces filles, mes sœurs, mes cousines, meskina parfois, fières souvent, qui avancent la tête haute. On croit les connaître, on les enferme dans des clichés, mais khouya, la vérité c’est qu’on ne sait rien d’elles.
À Pont Sainte-Marie, les rires fusent sous les lampadaires, les odeurs de chawarma se mélangent à celles du pain chaud. Les familles se retrouvent, les anciens parlent fort, et les jeunes, eux, rêvent d’autre chose. La nouvelle génération, elle casse les codes, doucement mais sûrement. Les tabous, ceux qui collaient à la peau de nos mères, tombent un à un. Ici, une fille qui sort avec ses copines, là, une autre qui ose parler d’amour sans baisser les yeux. Ce n’est pas chelou, c’est juste la vie qui avance.
Je me souviens de mon adolescence, quand aimer une fille maghrébine, c’était tout un parcours du combattant. Les regards, les jugements, la peur de décevoir la famille. Aujourd’hui, je vois mes petites sœurs, mes voisines, elles n’ont plus cette peur. Elles veulent choisir, elles veulent vivre, elles veulent aimer. Elles ne cherchent pas la baraka dans le regard des autres, mais dans leur propre bonheur.
Si tu veux rencontrer une femme maghrébine à Troyes, commence par regarder vraiment. Pas juste la beauté du foulard ou la force du regard, mais la personne, ses rêves, ses doutes, ses envies. Ici, dans les quartiers populaires, l’amour n’est plus un secret honteux. Les filles parlent, rient, flirtent, parfois tombent amoureuses, parfois non. Elles ne veulent plus qu’on décide à leur place.
Alors, si tu croises l’une d’elles, n’oublie pas : elles ont le droit d’aimer comme elles sont.