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Ces filles qu’on croise en bas de la cité, foulard bien mis ou cheveux au vent, elles marchent entre Le Val Fleuri et Le Béal, regard fier, sourire discret. Moi, sa7bi, je cherche une femme maghrébine à Cagnes-sur-Mer, pas juste pour parler, mais pour partager ce bout de vie entre béton et soleil. Parfois, je me dis que c’est mektoub, parfois je doute : la famille veut la tradition, le cœur veut l’émancipation. On se retrouve à discuter sur les bancs des Vallières, à rêver d’ailleurs, à se promettre inchallah, demain, on sera libres. Mais la khamsa de nos mères plane, protectrice et lourde à la fois. J’aimerais lui dire que je comprends ses silences, ses envies de danser sans jugements, de choisir sans peur. Ici, l’amour se vit à demi-mots, entre ombre et lumière, mais toujours avec espoir.
Cagnes-sur-Mer
Ces filles qu’on croise en bas de la cité, elles ont dans le regard la Méditerranée et la fatigue des anciens. À Cagnes-sur-Mer, entre les tours du Val Fleuri et les ruelles du Béal, on apprend vite à lire entre les lignes, à deviner les histoires derrière les sourires timides. Moi, je les observe, parfois de loin, parfois en partageant un banc, un café, un silence. Elles portent le khamsa autour du cou, comme un talisman contre le mauvais œil, mais aussi contre les jugements, ceux des anciens, ceux des voisins, ceux de la rue.
Tu veux rencontrer une femme maghrébine ici, sa7bi ? Je te comprends. Mais sache que c’est tout un monde, une danse entre le respect du mektoub et l’envie de tracer sa propre route. Dans les Vallières, les familles veillent, les mères surveillent du balcon, les pères parlent peu mais leurs regards pèsent lourd. Les traditions, elles sont là, dans la harira du vendredi soir, dans les prières murmurées, dans les rêves qu’on tait pour ne pas froisser les anciens. Mais sous le foulard ou la casquette, il y a des envies d’ailleurs, des désirs d’émancipation qui brûlent doucement.
Parfois, je croise Leïla, qui rêve d’ouvrir un salon de thé, ou Samira, qui veut voyager, voir Paris, voir le monde. Elles jonglent avec les attentes, elles avancent sur un fil entre deux cultures. Elles veulent aimer, inchallah, mais pas n’importe comment. Elles veulent qu’on les regarde pour ce qu’elles sont, pas pour ce qu’on imagine d’elles. Ici, l’amour se construit à petits pas, avec pudeur, avec patience. Les mots doux se glissent entre deux éclats de rire, entre deux confidences volées à la nuit.
Si tu cherches à rencontrer l’une d’elles, sois vrai. Oublie les clichés, laisse tomber les phrases toutes faites. Prends le temps d’écouter, de comprendre ce tiraillement entre la famille et la liberté, ce besoin d’être soi sans trahir les siens. C’est ça, la vraie rencontre, celle qui ne triche pas, celle qui accepte les contradictions, les doutes, les espoirs.
Ici, à Cagnes, entre les palmiers et les immeubles, on apprend à aimer sans bruit, à se découvrir sans se perdre. Les sentiments ne connaissent ni voile ni cliché.